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Le cinéma de Lorraine

19 juillet 2008

VALSE AVEC BACHIR ou les oubliés de Cannes!

18947035_w434_h_q80Jamais encore un film d'animation n'avait pris aux tripes comme cette Valse avec Bachir, véritable film coup de poing  sur une guerre du Liban, longtemps refoulée.

Le film de Ari Folman n'est pas pas un énieme film de guerre mais bel et bien un renouvellement du genre.
Après les films de Coppola, Cimino ou ceux de De Palma sur la guerre du Vietnam et ses ravages psychiques dans les années 70 et 80, Ari Folman nous livre une sorte de documentaire psychanalytique sur un conflit beaucoup moins médiatisé.

Le film dont l'animation ne perd en rien de sa portée, est une sorte de mémorial  qui tente de raviver 20 ans d'oubli dont le massacre de Beyrouth (septembre 1982).

 

    Ari Folman, lui même, incarne le personnage animé (comme pour "réanimer" sa mémoire!) qui n'a plus aucun18801347_w434_h_q80
Tel un documentariste, Ari part en quête d'informations et à la rencontre d'anciens acteurs du conflit.
Le film agit comme un miroir révélateur d'un refoulement enfouit afin de retrouver une mémoire perdue.
Au fur et à mesure, la mémoire se veut vive et dynamique, les couleurs ravivées, les musiques entrainantes, une poésie soudaine qui restera gravée dans nos mémoires comme ce conflit trop longtemps oublié!
Les derniers plans (véritables images filmées au moment du conflit) de ces veuves victimes de guerre implorant leurs morts, nous resteront gravés à tout jamais!
souvenir du Liban, conflit auquel pourtant il a participé en tant que soldat israélien.

Lambinet.A.Lorraine

Vu le 26 juin 2008.
Sortie en salle le 25 juin 2008.

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13 juillet 2008

DARK KNIGHT ou le retour du chevalier noir

18949761_w434_h_q80Dans la même lignée que BATMAN BEGINS, encore plus sombre et davantage psychologique, Nolan réussit un véritable tour de force, celui de ne pas nous livrer une simple suite aux aventures du chevalier noir, mais celui d'apporter irrémédiablement un second souffle à la franchise.
Là où Schumacher avait signé sa condamnation  (oublions les BATMAN FOREVER et autre BATMAN ET ROBIN des années 90!) avec 10 années d'une longue traversée du désert, Nolan confirme et signe définitivement la renaissance du héros devenu "has been". Nolan s'affranchit totalement des autres adaptations cinématographiques.
Moins délirante et fantaisiste que la vision Burtonienne, il nous livre, sans conteste, la transposition la plus réussie et certainement la plus fidèle à la BD, plus noire, plus complexe encore.
Tout comme sa première adaptation, sortie en 2005, DARK KNIGHT transcende le simple film de super-héros.      BATMAN BEGINS explorait plus en profondeur le personnage principal et les raisons pour lesquelles Bruce Wayne deviendra l'homme chauve-souris et laissait ainsi  peu de place aux autres personnages.
    Ce nouvel opus, explore de nouveaux personnages, et pas n'importe lesquels, les principaux ennemis de Batman.
Le film donne la part belle à ces personnages emblématiques, et devenus indissociables du célèbre personnage, reléguant presque celui-ci au second plan. Vous n'êtes déjà plus dans un film de super-héros!Le réalisateur parvient à consacrer presque l'essentiel de la fiction à ceux sans qui Batman ne serait pas Batman: ses ennemis jurés!
Le film évoque la genèse de ceux qui deviendront les plus prolifiques et dangereux criminels de Gotham City.

 

    18960323_w434_h_q80  Dans ce nouvel épisode, la présence du diabolique Joker, ennemi principal de Batman, n'est plus un secret pour personne. Le décès, en janvier dernier, de l'acteur Heath Ledger (révélé mondialement pour son rôle de cowboy homosexuel dans le film de Ang Lee, Brokeback mountain), aura grandement participé au marketing du film et révélé, de manière prématurée, la présence de ce personnage emblématique. Ce qui aurait pu être "un opportuniste coup publicitaire" s'avère être totalement justifié tant l'acteur crève littéralement l'écran. Même si, la disparition de l'acteur ajoute d'emblée, et sans conteste,  une portée mythique et franchement méritée à son interprétation, il n'est pas la seule et unique surprise du film.

 

       Ainsi, le film marque le retour d'un autre personnage-phare de la célèbre BD, peu exploité sur grand18960315_w434_h_q80 écran, si ce n'est l'interprétation "oubliable" de Tommy Lee Jones dans le BATMAN FOREVER de Schumacher (oui, encore lui!). Les fans apprécieront le grand retour de Double-Face, alter ego de Harvey Dent, procureur de Gotham City, interprété ici, par le non moins talentueux Aaron Eckhart. Le film revient sur la genèse du personnage de Double-Face, à moitié défiguré après avoir reçu de l'acide, la naissance du psychopathe, les origines de sa schizophrénie.

       Nolan réussit exactement là même où Schumacher avait échoué dans le traitement de ses personnages en marquant toujours une nette frontière entre Bien et Mal, et ne leur permettant ainsi aucune progression psychologique. Se refusant à tout manichéisme, Nolan, quant à lui, parvient  à  nous  les rendre crédibles, par  leur complexité et leurs ambivalences respectives. Il ne les condamne pas, bien au contraire. Il les affectionne presque, leur donnant une  raison d'être, une légitimité. Chacun se justifie, existe que par rapport à l'autre. Leurs agissements n'ont de raison d'être que mis en relation avec ceux de Batman. Sans le Joker ou Double-Face, Batman ne serait rien et vice-versa. Chacun devient le créateur de l'autre.

 

"Ce qui ne me tue pas, me rends plus étrange" dixit le Joker dans DARK KNIGHT.

 

18960330_w434_h_q80Le Joker mène Batman à bout, et tente de révéler sa part d'ombre, de violence ainsi que son désir de vengeance qui sommeille au fond de lui (traumatisme enfouit suite au décès de ses parents quand il était enfant). Face à face, chacun devient le révélateur de l'autre et bas les masques!
Si il est une thématique dominante, c'est bien celle du masque ou plus précisément la chute du masque.
La première scène du film, celle d'un braquage est en ce sens explicite. Les cambrioleurs tous armés et masqués à l'identique occasionnent chez le spectateur un sentiment de confusion, celui-ci ne pouvant distinguer réellement qui est qui.

Si les braqueurs sont éliminés au fur et à mesure par un de leur "collègue", la chute du masque du dernier survivant nous révèle un Joker victorieux et remportant le butin. Si le Joker fait indéniablement une entrée fracassante, et ce dès le début du film, cette introduction révèle le thème central du film, l'idée de masque, de dualité.

Nolan, traite tout ses personnages d'égale à égale, chacun face à ses deux entités, son traumatisme. Pour tous, la question existentielle se pose, faire le choix entre d'un côté le Bien et de l'autre le Mal.

A défaut de poursuivre la carrière déjà entamée et plutôt mitigée du héros sur grand écran, Nolan réussit une véritable prouesse, en créant sa propre saga de la franchise. DARK KNIGHT est clairement une suite au BATMAN BEGINS qui se termine par une carte de Joker retrouvée au moment d'un braquage, en guise de revendication. Le début du second épisode lui fait clairement écho. Durant les six premières minutes, le spectateur est embarqué en plein coeur du cambriolage, sans aucun générique au préalable comme pour signifier une suite directe. 

Avec ce second volet, Christopher Nolan, acquiert ses lettres de noblesse, s'offrant le luxe singulier de ne "signer" son oeuvre qu'à la tout fin du film. En ce sens, il rejoint son personnage de fiction, dont le nom n'apparait plus lisiblement (le titre exacte du film est: THE DARK KNIGHT, LE CHAVALIER NOIR ne faisant aucune mention du héros qu'on ne présente plus!) s'adressant définitivement aux initiés!

 

        Si l'été est souvent une période propice à contracter une indigestion d'adaptations de comics plus ou moins réussies (Daredevil, Alien vs Predator, Hulk et compagnie...!). THE DARK KNIGHT ne se contente pas d'être l'un des films les plus attendus de cet été 2008, il est le FILM-EVENEMENT de cette année!

Vu le 8 JUILLET 2008

Sortie Salle le 13 AOUT 2008

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